The Tripoli log jam

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Tripoli Logjam

Libya

 

In April 2017, French photographer, Guillaume Binet of Agence Myop gained rare access to three Libyen detention centers where sub-saharan refugees are currently being held in their desperate attempt to flee war and famine at home. He followed some of those that managed to escape, as they attempted to reach international waters, and the MSF team aboard the Aquarius, some twenty nautical miles off the coast of Tripoli, in international waters.

 

Al Fallah, Janzour, Trig Al Sika ... these are the names of the detention centers that lock up clandestine travelers fleeing war and misery and who have been arrested, by Libyen coast guards, or by the police in street roundups. These migrants are held in make-shift prisons, in deplorable conditions in Tripoli.

 

The Libyan capital is plagued by fighting between different militias keen to take control of strategic neighborhoods, banks and administrative buildings, but also for the control of migrants.

 

In Libya, clandestine migration is a crime, and is controlled by the Ministry Against Illegal Immigration (DCIM). It is an offense that can prove lucrative for the jailers who ransom the freedom of inmates, trade their communication with the outside world and who rent the labor of the prisoners.

 

Some of the migrants held in the prisons have used up all their savings and their hope has run dry. They will be repatriated to their country of origin by their embassy if, in this anarchic country, such an embassy is still active. The sick or dying are placed in quarantine, before being forcibly repatriated. The dead are confided to the local red crescent, and their bodies fill the morgues for lack of administrative and logistical organization to bury them.

 

"I've been sitting on this mattress for nine months, and I don't know what to do. They beat us regularly," whispers Raissa. "I want to go home". 

 

But to get out, go home or continue the journey towards Europe, ransoms are asked of family members back home, sometimes contacted under threat. One-hundred thousand CFA (150 €) is the sum that Moussa had to pay his jailers, in order to continue his journey. He's one of the lucky ones, picked up in the Libyen sea by members of MSF aboard the Aquarius.

 

Migrants often have no idea where they are, they lack everything, from information about their future, to milk for infants often born in captivity.

 

"My name is Binta, Mariam, Nabila ...", some of the many names that a young Guinean girl, staring through lost eyes, has borrowed in order to make her journey. Recovered at sea by Libyen coast guards, her journey, begun in Conakry two years ago, finished only a few nautical miles from Europe.

 

The lucky ones that escape the prisons will climb, sometimes 100-strong, onto a 10-meter dinghy, on a calm sea morning, and set sail, hoping to be saved by a boat in the international waters off Tripoli. In 2016 more than 5000 migrants drowned on this journey of only 20 nautical miles.

 

 

 

MIGRATION  - Libye - Avril 2017

Guillaume Binet

Al Fallah, Janzour, Trig Al Sika…ce sont les noms de centres de rétention qui enferment des voyageurs clandestine qui ont fui la guerre ou la misère et se sont fait arrêté, sur la mer par les gardes côtes ou simplement dans la rue lors de rafles. Ces migrants remplissent des hangars, transformés en prisons à Tripoli.

 

Le capital Libyen est en proie à de nombreux combats entre milices pour les contrôles de quartiers stratégiques, des banques, des bâtiments administratifs, mais aussi pour le contrôle des migrants. 

 

En Libye la migration clandestine qui est un délit, est contrôlée par le Ministère contre l’immigration clandestine, la DCIM. Un délit qui peut s’avérer lucratif pour les geôliers qui rançonnent les liberations, monnaient les contacts avec l’extérieur ou louent la main d’oeuvre des détenus. Il suffira à un libyen de se porter garant d’un clandestin pour pouvoir le sortir des centres.

 

Certains, au bout de leurs économies et de leurs espoirs seront rapatriés dans leur pays d’origine par leur ambassade si celle ci, dans ce pays anarchique, est active. Les malades ou mourants sont eux rapatriés de force après avoir été placés en quarantaine. Et les morts confira le croissant rouge local remplissent les morgues faute d’organisation administrative et logistique pour les enterrer.

« Assise debout sur ce matelas, depuis 9 mois- je ne sais pas quoi faire- Ils nous tapent. » chuchote en français Raissa. « Je veux rentrer». Mais pour sortir, « rentrer » ou poursuivre le voyage des rançons sont demandées à la famille contactée parfois sous la menace. 100 000 CFA (150€) c’est la somme que Moussa, rencontré sur le bateau Aquarius, a demandée aux siens pour reprendre le voyage vers l’Europe.

Ils ne savent souvent pas où ils sont, manquent de tout, d’information sur leur avenir, comme de lait pour les nourrissons nés souvent en détention. 

« Je m’appelle Binta, Mariam, Nabila ... » égraine cette jeune Guinéenne le regard perdu, autant de prénoms d’emprunt qui dessinent son périple. Récupérée en mer par les gardes côtes Libyens son parcours commencé à Conakry il y a deux ans s’est une nouvelle fois arrêté à quelques miles marins de l’Europe.

Les plus chanceux monteront, parfois à 100 sur un zodiac de 10 metres, un matin de mer calme pour espérer être sauvés par un bateau en zone internationale au large de Tripoli.

En 2016 plus de 5000 migrants aspirés par un rêve européen sont morts noyés sur ce parcours de 20 miles marins.

Sur le bateau Aquarius armé par MSF ou dans les centres de rétention de Tripoli, le reportage de Guillaume Binet montre la souffrance et l’espoir de ces hommes et ces femmes à la recherche d’un endroit où vivre en paix.

 

Guillaume Binet
binet1.1@gmail.com
+33(0) 601 00 2882

 

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